PIB Vaudois

PIB Vaudois

Le PIB est un indicateur essentiel pour évaluer la force et le dynamisme d’une économie.

En tant que mesure de la conjoncture, le produit intérieur brut (PIB) est un outil indispensable pour les responsables de l’économie privée et les décideurs politiques. Grâce aux données historiques et aux prévisions de croissance, il leur permet de mieux comprendre l’évolution de la conjoncture, de préparer leurs décisions et de piloter leurs projets. Le découpage des données en secteurs et en branches permet aussi de tenir compte des variations entre les différents domaines d’activité.

Le calcul du PIB vaudois est confié aux économistes Claudio Sfreddo (chef de projet depuis 2008) et Giuliano Bianchi de l’Institut QUANTITAS pour l’analyse et la prévision économiques, hébergé à l’EHL et rattaché à la HES-SO. Il se base notamment sur les données de référence de l’Office fédéral de la statistique et du Secrétariat d’Etat à l’économie. Les taux de croissance suisse et vaudois publiés sont corrigés des effets des grandes manifestations sportives internationales. Publié depuis 2008, initialement deux fois par an, le PIB vaudois est publié depuis 2011 quatre fois par an.

Prévisions

11 juillet 2024

PIB vaudois: une amélioration se profile pour 2025

Après quelques années marquées par les effets de la morosité de la conjoncture mondiale, la croissance de l’économie vaudoise pourrait accélérer à nouveau l’an prochain. Ainsi, la hausse du produit intérieur brut (PIB) du canton devrait s’inscrire à 1,4% en 2024, soit en dessous de la moyenne des dix dernières années (1,9%), et remonter à 1,8% en 2025. Selon les dernières prévisions publiées par la Commission Conjoncture vaudoise, le canton devrait ainsi bénéficier du rééquilibrage attendu de la conjoncture mondiale. Les facteurs de risque restent toutefois nombreux, avec notamment une situation géopolitique tendue.

Les dernières prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) montrent une économie mondiale en manque d’élan, avec une croissance de 3,1% cette année et de 3,2% l’an prochain. L’organisme a cependant relevé des signaux positifs, tels que le recul de l’inflation. Ainsi, le renchérissement s’inscrivait en mai à 3,3% en rythme annuel aux États-Unis, après avoir culminé à 9,1% en juin 2022; dans la zone euro, il s’élevait à 2,5% en juin, alors qu’il avait atteint 10,6% en octobre 2022. Une poursuite de la détente est attendue en 2025, donnant aux banques centrales plus de marge de manœuvre pour assouplir leur politique monétaire. De plus, la zone euro pourrait voir la croissance de son économie réaccélérer l’an prochain et s’inscrire à environ 1,5%, soit deux fois plus que le taux affiché en 2024.

En Suisse, après avoir atteint 3,5% en août 2022, l’inflation est redescendue à 1,3% en juin. La Banque nationale suisse (BNS) a pu assouplir sa politique monétaire avant les autres banques centrales. Son taux directeur est ainsi passé de 1,75% à 1,5% en mars puis à 1,25% en juin. Cela a permis au franc de s’affaiblir quelque peu face à l’euro et au dollar. Avec la faiblesse de la conjoncture mondiale, la force de la devise helvétique fait partie des freins auxquels les exportateurs sont confrontés. Cela se reflète dans les indicateurs de la Commission Conjoncture vaudoise, avec une appréciation de la marche des affaires toujours négative dans l’industrie. Dans les autres branches, la situation est contrastée: le moral des entrepreneurs est stable dans les services et la construction, dont les affaires sont satisfaisantes, alors qu’il baisse dans le commerce de détail et l’hôtellerie-restauration en raison d’un fléchissement de la demande.

Les perspectives pour le canton et la Suisse sont similaires, selon les prévisions du Secrétariat d’État à l’économie. Ainsi, la croissance devrait s’inscrire cette année à 1,4% dans le canton et à 1,2% dans le pays. L’an prochain, la croissance pourrait remonter à respectivement 1,8% et 1,7%.

Le degré d’incertitude demeure cependant élevé et les freins à la reprise sont nombreux. Les tensions géopolitiques restent fortes et une extension du conflit au Moyen-Orient pourrait avoir des conséquences négatives sur les prix de l’énergie, alimentant un rebond de l’inflation. Cela pourrait aussi avoir des effets négatifs sur la zone euro et repousser l’horizon de l’assouplissement des politiques monétaires. En ce qui concerne la Suisse, d’autres facteurs d’incertitude résident notamment dans l’évolution du cours du franc ou des relations avec l’Union européenne.

Au niveau des branches, le commerce et les services financiers devraient afficher une forte croissance (plus de 2%) cette année et l’an prochain. La chimie-pharma ainsi que les services publics et parapublics pourraient pour leur part afficher une croissance modérée (de 0,5% à 2%) en 2024 et en 2025. Dans les services aux entreprises et les activités immobilières, une croissance modérée puis une forte croissance sont attendues cette année et l’an prochain. L’industrie des machines et l’horlogerie pourraient connaître une stagnation (évolution entre ‑0,5% et +0,5%) en 2024 et une croissance modérée en 2025.

À l’inverse, dans l’hôtellerie-restauration et dans la construction, une croissance forte cette année pourrait laisser la place à une croissance modérée l’an prochain. Quant aux transports et aux communications, ils pourraient connaître un repli modéré de l’activité (entre -0,5% et -2%) en 2024 comme en 2025.

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